Le recours aux médecines douces en France est en hausse

De plus en plus de Français optent pour des thérapies complémentaires, particulièrement dans la gestion de la douleur. Des études statistiques montrent une augmentation significative de l'utilisation des médecines alternatives et complémentaires, désignées sous le terme de Médecine douce.
La médecine douce, qui englobe des pratique complémentaires ou parallèles à la médecine conventionnelle, gagne du terrain dans l'hexagone.
Selon un sondage d'Harris Interactive pour Santéclair, 71% des Français déclarent ainsi avoir déjà essayé une pratique alternative. L'Ordre des médecins français parle de médecines alternatives et complémentaires (MAC).
Les chiffres de la médecine douce en
• 86% des Français ont une bonne image de la médecine douce, 24%, une très bonne image
• 80% des Français ont une opinion favorable sur l'ostéopathie (49% l'ont déjà testée), 73% sur la diététique, 72% sur l'homéopathie (33% l'ont déjà essayée) et 72% sur l' (28% l'ont déjà testée)
• 87% des Français considèrent que les médecines douces sont utiles en complément de la médecine traditionnelle.
• 91% des Français estiment que la médecine douce est efficace pour lutter contre les petits maux.
• 86% des Français estiment que les pratiques de médecine douce sont amenées à se développer.
• 51% des Français estiment que les prestations de médecine douce devraient être remboursées par la Sécurité sociale et 31% par les mutuelles.
Car malgré cet engouement, elle n'est toujours pas remboursée par l'Assurance Maladie. Il convient donc de se tourner vers les complémentaires santé pour obtenir une meilleure prise en charge de ses dépenses.
Qu'est-ce que la médecine douce ?
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recense quelque 400 médecines douces dans le monde. Sont regroupées sous ce vocable les pratiques ancestrales connues et relativement répandues, comme la médecine traditionnelle chinoise et l', mais aussi des pratiques modernes et d'autres moins connues, comme la médecine ayurvédique ou encore le .
L'Ordre des médecins français classe les médecines alternatives et complémentaires (MAC) en quatre catégories :
• Les thérapies manuelles (réflexologie, par exemple)
• Les thérapies biologiques (, …)
• Les thérapies corps-esprit (, sophrologie…)
• Les systèmes complets (naturopathie, homéopathie…)
Paradoxalement, malgré le fait que la médecine conventionnelle ne reconnaît pas la médecine douce, il n'est pas rare que les praticiens de santé en médecine allopathique recommandent aux patients de se tourner vers des alternatives pour soigner les troubles d'anxiété, les insomnies, le stress, ou pour aider à mieux supporter les effets secondaires causés par les moyens thérapeutiques comme la chimiothérapie.
Parmi ces médecines douces, le yoga et la méditation connaissent également un engouement croissant.
En , le nombre de pratiquants de yoga a été multiplié par plus de trois au cours de la dernière décennie. Aujourd'hui, en 2023, on compte 10,7 millions de pratiquants de yoga, ce qui représente un cinquième de la population, contre seulement 3 millions en 2010. Cette hausse significative, en moins de quinze ans, se révèle d'autant plus intéressante lorsqu'on constate que 75% de ces derniers pratiquent le yoga régulièrement, soit 7,9 millions de personnes, pour à peine 1,6 million en 2010.
Face au stress, il y a un intérêt croissant des Français pour la méditation de pleine conscience, qui est plébiscitée. 43% de Français ont essayé de réduire leur stress par la méditation, 25% ont pratiqué ou pratiquent la méditation en ce moment, 69% des actifs sont prêts à suivre des cours de méditation dans leur entreprise et autant de l'intégrer dans les écoles.
Le problème de la douleur
Selon une étude publiée récemment, de plus en plus de personnes souffrant de douleurs chroniques se tournent vers les médecines douces, tout en omettant souvent d'en discuter avec leur médecin.
Les chercheurs de l'Université de Portland, aux États-Unis, viennent de publier une étude concernant l'utilisation des médecines douces par les patients souffrant de douleurs chroniques. Celle-ci indique que, sur 6068 personnes interrogées, 32% ont recours à l'acupuncture, 47% à la chiropraxie et 21% pratiquent les deux à la fois.
En parallèle, l'utilisation des médecines douces n'empêche pas, pour autant, ces patients d'être suivis par des médecins conventionnels.
Les douleurs chroniques étant en augmentation, la consommation d'antalgiques – dont les opïoides – est également en hausse.
En France, au moins 12 millions de personnes souffrent de douleurs chroniques. Dans un communiqué de presse mis en ligne en 2022, la Haute Autorité de Sante, (HAS),  publie les premières recommandations détaillées sur la prescription et la consommation d'opioïdes dans chacune des indications où ils sont utiles pour soulager la douleur. L'ANSM, (agence nationale de sécurité du médicament) à publié en 2020 un état des lieux de la consommation en France indiquant que, d'après les données de l'assurance maladie, près de 10 millions de français ont eu une prescription d'antalgique opioïde en 2015. En 2017, l'antalgique opioïde le plus consommé en France est le tramadol, puis la codéine en association, et la poudre d'opium associée au paracétamol; entre 2006 et 2017, la prescription d'opioïdes forts a augmenté d'environ 150%. L'augmentation de la consommation se reflète dans celle de la vente de boîtes d'antalgiques, dont l'ANSM a procédé à un recueil en France, couplé avec une analyse comparative européenne, riche d'enseignements, publié sur le site de Vidal actualités.
Les antalgiques non opiacés sont davantage utilisés depuis 10 ans, principalement en raison de l'augmentation de la consommation de paracétamol.Les auteurs constatent une augmentation de 29% en 10 ans de l'utilisation des antalgiques non opiacés, avec en particulier une augmentation de 53% du nombre de doses journalières de paracétamol.
Cette augmentation concerne aussi les enfants (forme pédiatrique du paracétamol : + 39% en 10 ans, alors que l'aspirine pour enfants a baissé de 57 % et l'ibuprofène de 10 %).
Bien que les antalgiques puissent offrir un soulagement temporaire, ils comportent leurs propres dangers, notamment des effets secondaires indésirables et le risque de dépendance et d'overdose, en France 80% des décès par surdose sont dus aux opioïdes. Le nombre de décès lié à la consommation de ce type de médicaments a augmenté de 146 % entre 2000 et 2015. Avec un total estimé entre 200 et 800 décès chaque année, les opioïdes (tramadol, morphine et codéine notamment) constituent la première cause de décès par overdose.
De nombreuses thérapies complémentaires recherchent et traitent les causes profondes de la maladie – plutôt que d'en traiter les symptômes – en travaillant avec le corps et en exploitant ses capacités innées de guérison. Bien que de nombreux facteurs entrent en jeu, c'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles les gens choisissent de plus en plus ces thérapies, car ils s'éloignent des médicaments et se tournent vers la possibilité de guérir les causes sous-jacentes de leur douleur et d'autres problèmes de santé.
À la recherche de soins complémentaires
Les statistiques sont une chose, mais à quoi ressemble réellement le traitement de la douleur pour les personnes qui cherchent à la soulager ?
James Morrow est massothérapeute dans une clinique du centre de la Floride. Lorsqu'on lui demande combien de personnes viennent le voir pour des problèmes de douleur, il répond à Epoch Times : « Je dirais que 25% de ma clientèle vient pour un traitement de la douleur – la plupart viennent et réalisent que la massothérapie est un également outil efficace pour la santé en général ».
« Sur ces 25%, tous prennent des médicaments contre la douleur », a-t-il ajouté.
James Morrow a également noté que 90% de ses clients utilisent des thérapies en plus du massage pour leurs soins, notamment l'acupuncture, la chiropraxie et les saunas. Il a expliqué qu'il recommandait plusieurs autres options à ses clients, notamment les jacuzzis, la mise à la terre, la thérapie par la glace ou la chaleur, et le yoga pendant 30 minutes à une heure une fois par semaine, en précisant que « ce sont toutes des options holistiques qui peuvent être peu coûteuses ».
L'augmentation de l'utilisation des thérapies complémentaires pour gérer la douleur suggère que les gens explorent ces options comme alternatives aux médicaments et aux procédures plus invasives, comme la chirurgie.
7 approches complémentaires de la santé
Pour ceux qui ne connaissent pas ces thérapies, voici une brève description de certaines d'entre elles, ainsi que quelques-unes des affections courantes qu'elles traitent.
1. La massothérapie
La massothérapie consiste à manipuler les tissus mous du corps, notamment les muscles, les tendons et les ligaments. Il existe une grande variété de techniques et le massothérapeute peut utiliser ses mains, ses avant-bras, ses coudes, ses genoux ou un appareil pour exercer une pression sur certaines zones du corps afin d'obtenir une sensation de détente et de bien-être. Des huiles ou des crèmes peuvent être utilisées pour renforcer les effets du massage, ainsi que des huiles médicamenteuses qui soulagent des maux spécifiques, comme la douleur.
La massothérapie est connue pour sa capacité à détendre le corps et à soulager les blessures, les muscles tendus, raides et douloureux, ainsi que la douleur. Elle est également utilisée pour traiter les problèmes émotionnels et du mental tels que le stress, l'anxiété et la dépression, car tout en relaxant le corps, elle aide à calmer l'esprit.
2. La méditation
La méditation trouve son origine dans l'Inde ancienne et est décrite dans les Vedas, des textes religieux dont la rédaction remonterait à environ 1500-1200 av. J.-C.
La méditation est souvent définie comme « le processus simple et sans effort qui consiste à se connecter au silence et à la paix intérieurs ». Pendant la méditation, nous dirigeons notre attention vers l'intérieur plutôt que de nous engager dans le monde extérieur de l'activité. Nous nous connectons à un niveau plus profond de nous-mêmes, au calme intérieur, et nous commençons progressivement à vivre à partir d'un lieu de stabilité et de paix intérieure ».
Il existe de nombreux types de méditation, de la méditation transcendantale à la méditation de pleine conscience en passant par la méditation vipassana.
La méditation est souvent utilisée pour réduire le stress et l'anxiété, améliorer le sommeil, renforcer la mémoire, la concentration, et cultiver la conscience de soi.
3. Le yoga
Le yoga est une ancienne pratique indienne qui comporte des aspects physiques, mentaux et spirituels. Il implique souvent différents mouvements ou postures qui sont pratiqués en se concentrant sur la respiration afin d'atteindre la santé et le bien-être. Le yoga est pratiqué en Inde depuis des milliers d'années et il existe de nombreux styles différents.
Au cours du siècle dernier, le yoga a gagné en popularité en Occident, devenant une pratique courante pour ceux qui cherchent à rester en forme, à améliorer leur souplesse et leur force, et à atteindre le calme intérieur et la concentration.
4. l'Acupuncture
L'acupuncture consiste à insérer de très fines aiguilles stériles dans la peau en des points précis du corps afin de normaliser les processus de l'organisme et de stimuler la guérison. Selon la médecine chinoise, le Qi, ou énergie vitale innée du corps, doit circuler librement dans tout le corps pour que la santé soit préservée, et l'une des raisons pour lesquelles la maladie se développe est un blocage dans la circulation de cette énergie vitale.
L'acupuncture est l'une des modalités de la médecine chinoise, en plus de la chinoise et du Tui Na (massage médical chinois), et elle est pratiquée depuis plus de 4 000 ans.
De nombreuses études ont montré qu'il s'agit d'un traitement efficace pour une grande variété de maux, y compris la douleur.
5. La naturopathie
« La naturopathie est un système de soins de santé qui s'appuie sur une longue histoire de philosophies et de pratiques traditionnelles, sur des praticiens ayant reçu une formation médicale et sur un large éventail d'options de traitement naturel au service des patients », selon la Fédération mondiale de naturopathie . (World Naturopathic Federation).
Les naturopathes ont une approche holistique et traitent la personne, plutôt que la maladie ou les symptômes, et ils peuvent traiter les affections aiguës et chroniques. On peut consulter un naturopathe pour toutes les raisons qui peuvent amener à consulter un médecin conventionnel.
6. Soins chiropratiques
La chiropratique est « une profession de santé qui s'intéresse au diagnostic, au traitement, et à la prévention des troubles mécaniques du système musculo-squelettique, ainsi qu'aux effets de ces troubles sur le fonctionnement du système nerveux et sur la santé en général. L'accent est mis sur les traitements manuels, notamment l'ajustement de la colonne vertébrale et d'autres manipulations des articulations et des tissus mous », selon la Fédération mondiale de chiropraxie.
Les chiropraticiens traitent le système musculo-squelettique en manipulant les muscles, les os et les articulations, en particulier ceux de la colonne vertébrale.
Les raisons les plus courantes de consulter un chiropraticien sont une mobilité limitée des articulations, des blessures physiques, des problèmes de posture ou d'alignement de la colonne vertébrale, et des douleurs musculaires, osseuses ou articulaires (comme des douleurs au genou ou au bas du dos).
7. Imagerie guidée et relaxation musculaire progressive
Selon un article paru dans Positive Psychology, « l'imagerie guidée, ou visualisation et imagerie mentale, est ancrée dans la pratique de la visualisation multisensorielle, qui consiste à guider un client dans un imaginaire, les yeux fermés, après de brefs exercices de respiration pour induire la relaxation. Elle peut inspirer et induire une transformation intérieure pour conduire au changement de comportement souhaité dans des domaines tels que la guérison des addictions, la psychologie du sport et la gestion du stress ».
Le même article indique que des recherches ont montré que l'imagerie guidée était bénéfique pour le stress, l'anxiété, la dépression, le deuil, la gestion de la douleur (y compris la douleur chronique) et pour favoriser la guérison pendant un traitement contre le cancer.
Selon l'American Psychological Association, la relaxation musculaire progressive est « une technique dans laquelle l'individu est entraîné à détendre l'ensemble de son corps en prenant conscience des tensions dans les différents groupes musculaires et en détendant un groupe musculaire à la fois. Dans certains cas, l'individu contracte consciemment des muscles ou des groupes de muscles spécifiques, puis relâche la tension pour parvenir à une relaxation de l'ensemble du corps ».
La principale condition traitée par la relaxation musculaire progressive est la tension musculaire due au stress et à l'anxiété.
Pourquoi cet essor ?
Alors, pourquoi y a-t-il eu une telle augmentation de l'utilisation de ces approches de santé complémentaires ?
Au cours des deux dernières décennies, il y a eu davantage d'études de haute qualité démontrant l'efficacité de nombreuses thérapies complémentaires qui ont été évaluées.
Ces médecines complémentaires font une percée parce qu'on ne leur connait pas d'effets secondaires, à l'inverse des médicaments classiques dont certains ont déjà fait scandale (affaire du Mediator par exemple).
Egalement, comme déjà évoqué plus haut, les médecines alternatives reposent sur des techniques ou des médicaments naturels qui rassurent et apaisent. Elles ne sont pas invasives ou douloureuses comme la radio et la chirurgie.
Par ailleurs, les médecines complémentaires sont extrêmement utiles dans le traitement des maux ou douleurs basiques, comme des rhumes, des courbatures ou des maux de tête. Elles peuvent en outre soigner des problèmes plus profonds, tels que la difficulté d'endormissement, de concentration, les soucis digestifs. La recherche d'alternatives aux médicaments contre la douleur peut également être un facteur.
Un autre facteur pourrait être la sensibilisation accrue du public à un nombre croissant de thérapies complémentaires pour les affections courantes – dont la douleur – car elles peuvent offrir une approche naturelle et aider à éviter des options plus radicales, comme la chirurgie.
Selon James Morrow, les clients qu'il reçoit pour des douleurs cherchent en effet des alternatives à des mesures plus invasives.
« Tous mes clients qui viennent pour le traitement de la douleur cherchent des alternatives à la chirurgie – les risques et les pensées de la chirurgie sont écrasants. Cela dit, certains ont été opérés et vont mieux, mais ils viennent quand même pour un traitement. D'autres ont eu des résultats moins bons et viennent chercher un soulagement, même temporaire.
Réflexions finales
Les raisons exactes de l'augmentation de l'utilisation des approches de santé complémentaires pourraient faire l'objet d'études plus approfondies, néanmoins le fait que les gens utilisent davantage ces types de thérapies montre clairement que les consommateurs disposent d'un nombre croissant d'options pour prendre soin de leur santé, et qu'ils les utilisent.

VOIR AUSSI :  Les thérapies alternatives à la médecine vétérinaire

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